BNP Paribas a été retenu ce jour par la Banque Centrale de Libye comme partenaire stratégique de la Banque du Sahara. Le Groupe devient la première banque étrangère à développer une activité de banque universelle en Libye et complète ainsi son dispositif qui fait de BNP Paribas un des tous premiers groupes bancaires du bassin méditerranéen.
Selon les termes de l'accord qui sera officiellement signé le 25 juillet avec la holding de participation de l'Etat, BNP Paribas prendra 19 % du capital de l'institution et disposera immédiatement du contrôle opérationnel. Le montant de cette transaction s'élève à
145 millions d'euros, représentant 3,6 fois l'actif net. La livraison des titres interviendra mi-septembre à l'issue des formalités nécessaires compte tenu de la réglementation boursière locale. Cette prise de contrôle sera accompagnée d'une option d'achat pour porter la participation à 51 % du capital exerçable à partir de la troisième année et jusqu'à la cinquième année à compter de la réalisation de la transaction. Les conditions d'acquisition de ces 32 % supplémentaires sont d'ores et déjà fixées sur la base du prix acquitté pour les 19 %, majoré d'un intérêt fixe.
La Banque du Sahara est une banque universelle qui emploie 1 500 personnes. Elle détient une part de marché de 17 % des prêts et 22 % des dépôts. Sa clientèle, qu'elle dessert au travers d'un réseau de 48 agences réparties sur le territoire national, comprend outre de grandes entreprises nationales, des entreprises privées à la fois libyennes et étrangères et plus de 300 000 clients privés ou professionnels. Cette acquisition permet à BNP Paribas d'entrer sur le marché bancaire libyen avec une position significative.
Cette opération de privatisation s'inscrit dans le programme de restructuration du secteur bancaire libyen conduit par la Banque Centrale de Libye. Ce programme est désormais bien engagé avec la libéralisation des conditions d'exercice des activités bancaires, de modernisation des systèmes de paiement, la création d'une centrale de crédit... Ces réformes devraient permettre une modernisation rapide du secteur financier libyen pour rejoindre le niveau des pays voisins.
Les perspectives économiques du pays sont favorables à moyen terme. Dans sa dernière revue, le FMI estime ainsi que la croissance attendue sur les 5 prochaines années devrait être supérieure à 6,5 %. Cette progression repose notamment sur un programme de réformes économiques des autorités libyennes destiné à augmenter la demande intérieure notamment dans le domaine des services, de la construction et des infrastructures et financé par les revenus du pétrole. En 2006, la croissance du secteur non pétrolier a dépassé celle du secteur pétrolier. Par ailleurs, les indicateurs de développement humain y sont déjà les plus élevés de la région, selon le rapport 2005 du PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement).
Avec cette acquisition, le groupe BNP Paribas escompte de nombreuses synergies, notamment dans le domaine du financement du commerce international. Le groupe dispose désormais d'une plateforme sans équivalent dans le Bassin Méditerranéen, une de ses zones prioritaires de croissance. Pour mémoire, outre ses deux marchés domestiques en France et en Italie, BNP Paribas dispose également de solides positions au Maroc, en Algérie, en Tunisie, en Egypte et en Turquie.