4 août 2005
Selon la notation sectorielle mondiale @rating de Coface pour le second trimestre 2005, la qualité des risques sectoriels s'est de nouveau modérément détériorée.
La nouvelle flambée des cours du pétrole renchérit les coûts de production des entreprises, par ailleurs confrontées à une demande mondiale moins dynamique et à une vive concurrence. Ce contexte limite les possibilités, pour les entreprises, de répercuter les hausses de coût des matières premières et de l'énergie sur les prix de vente, particulièrement dans les régions où la demande est la moins porteuse.
Ces tensions sur les marges ne se traduisent pas encore par une augmentation significative des incidents de paiement compte tenu de l'aisance financière des entreprises liée à des résultats satisfaisants sur l'année 2004. Cependant, il est probable que la solvabilité des entreprises des secteurs les plus exposés en sera affectée.
Dans ce contexte, les notes de trois secteurs ont été dégradées (chimie, pharmacie, sidérurgie) tandis qu'aucun reclassement n'est intervenu au cours de cette période. Les autres secteurs conservent des notes identiques à celles attribuées au 1er trimestre 2005. Au total, depuis le début de l'année, neuf secteurs d'activité ont fait l'objet d'un déclassement ou d'une mise sous surveillance négative.
- La note du secteur de la chimie a été déclassée de A en A- en raison de la forte exposition de l'aval de la filière à l'augmentation des cours du pétrole. De plus, les entreprises européennes sont affectées par l'atonie de la demande régionale.
- La note A de la sidérurgie a été placée sous surveillance négative, avec le repli progressif des cours mondiaux. Celui-ci résulte à la fois du ralentissement significatif de la demande mondiale et du passage de la Chine d'une position d'importatrice nette à celle d'exportatrice nette. Ces prix moins favorables sont de plus couplés à la poursuite d'une hausse des coûts de production (énergie et minerai).
- Pour des raisons très distinctes, la note du secteur de la pharmacie a fait l'objet d'un déclassement de A+ en A. Expiration de brevets de médicaments phares, part croissante des ventes de génériques, coût du risque thérapeutique et contrôle des dépenses des organismes de protection sociale, constituent autant d'éléments moins favorables pour les entreprises du secteur.
La notation sectorielle @rating mesure le niveau moyen de risque de non paiement présenté par les entreprises d'un secteur. Elle indique comment, pour un secteur d'activité donné, les perspectives conjoncturelles et la situation financière moyenne des entreprises influencent les comportements de paiement dans le cadre de transactions commerciales à court terme. (voir annexe " méthodologie de la notation sectorielle @rating ")
Evolution des notes sur l'année 2005
Année 2005 | Date de la modification | Note antérieure | Note modifiée |
Pharmacie | juillet | A+ | A |
Electronique | janvier | A+ | A |
Sidérurgie | juillet | A | A (mise sous surveillance négative) |
Chimie | juillet | A | A- |
Automobile | avril | B+ | B |
Construction | janvier | B | B- |
Textile | avril | C+ | C |
Confection | avril | C | C- |
Transport aérien | avril | C | C- |
EVOLUTIONS NEGATIVES
PHARMACIE (note déclassée de A+ en A)
L'industrie pharmaceutique doit faire face à des problèmes qui, s'ils ne constituent pas de menace immédiate pour la solidité financière du secteur, sont bien réels : expiration de brevets de médicaments phares, part croissante des ventes de génériques, augmentation du coût de la prévention du risque thérapeutique et contrôle des dépenses des organismes de protection sociale. Les perspectives mondiales de marché, moins porteuses, constituent un environnement moins favorable à la solvabilité des entreprises. Cependant, leurs comportements de paiements demeure à ce stade satisfaisants.
CHIMIE (note déclassée de A en A-)
L'accélération amorcée à l'été 2004 aura été de courte durée puisque l'activité chimique a nettement faibli dès le 1er semestre 2005. Il faut y voir la conséquence du ralentissement de l'activité industrielle mondiale et d'un phénomène de déstockage. Si ce phénomène concerne toutes les régions, l'Europe est la plus touchée. A la différence de entreprises de l'amont, celles situées en aval voient leur santé financière malmenée : leurs marges étant prises en tenaille entre les prix élevés des produits de base et la difficulté à imposer des hausses à leurs clientèle.
SIDERURGIE (note A mise sous surveillance négative)
Depuis le printemps 2005, les cours mondiaux se replient progressivement en raison d'un net ralentissement de la demande mondiale (+3,7% attendu en 2005 contre +10% en 2004) et du passage de la Chine d'une position d'importatrice nette à celle d'exportatrice nette.
La profession devrait se montrer assez disciplinée pour faciliter, avant la fin de l'année, le retour à l'équilibre entre l'offre et la demande, grâce à des réductions de production et au maintien d'une forte demande chinoise. Les prix devraient alors se stabiliser à un niveau plus élevé que lors des bas de cycles précédents. Cependant, la conjugaison de prix moins favorables et de la poursuite de la hausse des coûts de production (prix du minerai de fer, du coke et de l'énergie) pèsera sur les résultats des entreprises. Ces éléments motivent la mise en place d'une surveillance négative sur la note A du secteur.
Les incidents de paiement restent toutefois relativement peu fréquents et, pour l'heure, cantonnés à des transformateurs et des distributeurs non intégrés, éprouvant des difficultés à répercuter les hausses sur leurs clients.
Annexe Méthodologie de la notation mondiale sectorielle @rating
Les analyses sectorielles sont accessibles et mises à jour régulièrement sur le site www.cofacerating.com, rubrique Newsletter. Leur consultation est en libre accès. Les entreprises étudiées proviennent de 151 pays dans le monde.
La notation mondiale sectorielle @rating mesure le niveau moyen de risque de non paiement présenté par les entreprises d'un secteur. Elle indique comment, pour un secteur d'activité donné, les perspectives conjoncturelles et la situation financière moyenne des entreprises influencent les comportements de paiement dans le cadre de transactions commerciales à court terme. Pour établir cette note, Coface combine trois types de mesures :
- La vulnérabilité de la conjoncture économique du secteur qui indique comment les perspectives de débouchés, les niveaux des prix ou les coûts de production peuvent influencer la solvabilité des entreprises.
- La solidité financière des entreprises du secteur qui indique dans quelle mesure les entreprises sont capables de faire face à un retournement de conjoncture.
- L'expérience de paiement sur les opérations payables à court terme, observée à partir des bases de données Coface.
Les notes sont établies sur 10 niveaux s'échelonnant de A+ pour les meilleurs risques à D pour les risques les plus élevés, selon les définitions suivantes :
A+ / A / A- :
Dans un environnement économique sectoriel favorable conjugué à une situation financière généralement robuste des entreprises, l'expérience de paiement est satisfaisante. La probabilité de défaut est en moyenne faible.
B+ / B / B- :
L'environnement économique plutôt favorable n'est pas à l'abri d'une détérioration à court terme qui pourrait avoir des répercussions négatives sur la situation financière des entreprises. Le comportement de paiement demeure globalement correct et la probabilité de défaut acceptable.
C+ / C / C- :
Dans un environnement économique sectoriel très incertain conjugué une importante vulnérabilité de la situation financière des entreprises, le comportement de paiement est médiocre. La probabilité de défaut devient préoccupante.
D :
Dans un environnement économique sectoriel très défavorable, la situation financière détériorée des entreprises est à l'origine de comportements de paiement généralement mauvais. La probabilité de défaut est élevée.
GRAPHIQUE
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Créée en 1946, Coface est filiale de Natexis Banques Populaires et du Groupe Banque Populaire, dont les fonds propres (tier 1) s'élèvent à fin 2004 à 13,4 milliards d'euros. Coface facilite les échanges entre les entreprises partout dans le monde. Pour cela, elle offre à toutes les entreprises des solutions pour gérer, financer et protéger leur poste clients, en leur permettant d'externaliser tout ou partie de la gestion et des risques liés à leurs relations commerciales. Elle met à la disposition de ses 85.000 clients plus de 4.600 collaborateurs, organisés, dans chaque pays, autour de forces commerciales intégrées et de quatre lignes de produits : l'assurance-crédit, l'information et la notation d'entreprise, la gestion de créances, l'affacturage et la titrisation de créances. Coface développe trois autres métiers : l'assurance caution, la formation aux techniques du poste clients et, en France, la gestion des garanties publiques à l'exportation pour le compte de l'Etat. Coface est présente directement dans 58 pays, et dans 93 pays grâce aux partenaires du réseau mondial CreditAlliance, structuré autour d'une gestion partagée des risques de crédit (Système Risque Commun). Coface est notée AA par Fitch Ratings et Aa3 par Moody's.
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