BELVÉDÈRE : "NOUS SOMMES CLAIREMENT DANS UNE LOGIQUE DE RENFORCEMENT AU CAPITAL"
Belvédère est un groupe spécialisé dans la distribution de vins et spiritueux. Pour son exercice clos au 31 décembre 2006, le groupe a dégagé un chiffre d'affaires de 838,5 millions d'euros, en progression de 67% suite au rachat de Marie Brizard en avril 2006. Son président, Jacques Rouvroy, nous livre les perspectives de développement du groupe et ses intentions capitalistiques au sein de la société.
Capital.fr : Un an après l'intégration de Marie Brizard, quel est le nouveau visage de groupe, et quelles sont les synergies développées ?
Jacques Rouvroy : La Pologne, qui était notre cœur de marché ne représente plus aujourd'hui que 29% de notre activité, tandis que la France compte pour la moitié du chiffre d'affaires. Les synergies entre les deux entités sont avant tout commerciales. Nous développons des synergies croisées. Le réseau commercial de Marie Brizard peut désormais proposer les produits Belvédère, tandis que nous apportons à Marie Brizard notre capacité à exporter ses marques fortes comme le whisky William Peel, leader sur le marché français. Notre récente implantation sur le territoire américain va bien entendu nous permettre de proposer l'ensemble de notre catalogue outre-Atlantique.
Capital.fr : Si l'on additionne les résultats de Belvédère et de Marie Brizard, on arrive à un Ebitda de l'ordre de 60-65 millions d'euros pour 2006. Vous confirmez cette fourchette ?
Jacques Rouvroy : Oui, je la confirme. Nous serons effectivement dans cette fourchette. Il n'y aura pas de mauvaise surprise au niveau des résultats.
Capital.fr : Le secteur des vins et spiritueux est en pleine effervescence. Envisagez- vous de réaliser une nouvelle acquisition d'envergure ?
Jacques Rouvroy : Nous regardons plusieurs dossiers, des petits et des plus gros. Les leaders du secteur vendent actuellement un certain nombre d'actifs, et c'est le moment ou jamais d'investir. Nous avons identifié des cibles en Europe de l'Ouest. Si un gros dossier aboutissait, nous pourrions faire appel au marché pour financer l'opération. Nous sommes dans une période où il est crucial d'investir, tout en poursuivant des cessions d'actifs non stratégiques.
Capital.fr : Au regard de votre gearing* qui ressort à 2,5, vous n'avez pas d'autre choix que de faire appel au marché…
Jacques Rouvroy : Notre endettement est important suite à l'opération Marie Brizard et l'acquisition de nos deux distilleries américaines, mais notre trésorerie ressort à plus de 100 millions d'euros. Notre situation financière n'est donc pas tendue. Elle ne nous permet certes pas de réaliser une acquisition d'envergure, mais elle nous permet de poursuivre notre développement par croissance organique tout en procédant à de petites acquisitions.
Capital.fr : Lors de son OPA, CL Financial qui détient plus des deux tiers du capital du groupe s'est engagé à descendre entre 51 et 55% du capital. Avez-vous l'intention d'en profiter pour monter au capital ?
Jacques Rouvroy : CL Financial s'est effectivement engagé à réduire sa participation à l'issue de l'OPA. Aujourd'hui, Christophe Trylinski et moi sommes clairement dans une logique de renforcement au capital. Nous souhaitons participer au reclassement des titres. Nous n'avons pas du tout l'intention de réduire notre participation, au contraire. La question est aussi d'offrir un flottant suffisant au marché. Il serait absurde de monter au capital, sans élargir le flottant. Nous pourrions donc nous renforcer et lancer en même temps une augmentation de capital pour élargir le flottant et financer une opération de croissance externe.
Propos recueillis par Yannick Roudaul Article daté du 20/03/07 09:22