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Le 4 novembre 2008, le Conseil d'administration de BNP Paribas, réuni sous la présidence de Michel Pébereau, a examiné les résultats du groupe pour le troisième trimestre et les neuf premiers mois de l'année 2008.
UN BENEFICE NET TRIMESTRIEL DE 901 MILLIONS D'EUROS EN DEPIT D'UNE AGGRAVATION SANS PRECEDENT DE LA CRISE DEPUIS SEPTEMBRE
BNP Paribas bénéficie d'une attractivité croissante dans tous ses métiers dont témoignent l'arrivée de nouveaux clients, la poursuite de la croissance des concours à l'économie et la très forte collecte de dépôts et de fonds sous gestion. Avec l'acquisition[1] des activités de Fortis Belgique et Fortis Luxembourg, BNP Paribas étendra son dispositif paneuropéen, deviendra la première franchise de dépôt de la zone euro et augmentera ses fonds propres sans dilution.
Au troisième trimestre 2008, BNP Paribas réalise un bénéfice net (part du groupe) de 901 millions d'euros en dépit des nombreuses situations critiques dans le secteur financier et de turbulences sans précédent dans les marchés depuis début septembre. L'impact direct de la crise financière est très supérieur à celui des trimestres précédents. L'impact sur les revenus s'élève à -507 millions d'euros contre -230 millions d'euros au troisième trimestre de l'année précédente. Le gain sur dette propre est limité à +123 millions d'euros (+154 millions d'euros au troisième trimestre 2007). L'impact sur le coût du risque, particulièrement élevé, passe de 115 millions d'euros au troisième trimestre 2007 à 1 194 millions d'euros avant impôt ce trimestre, notamment du fait des assureurs monolines déclassés en " douteux ", de la faillite de Lehman Brothers et des banques islandaises.
Malgré ces effets accrus de la crise, le groupe réalise au troisième trimestre un produit net bancaire de 7 614 millions d'euros, en baisse de seulement 1% par rapport à la même période de l'année précédente et en hausse de 1,3% par rapport au deuxième trimestre 2008. Aucune plus-value n'est réalisée ce trimestre par BNP Paribas Capital (-264 millions d'euros par rapport au troisième trimestre 2007). En revanche, grâce au renforcement de l'attractivité du groupe et à la dynamique commerciale des équipes, les revenus des pôles opérationnels sont en hausse de 2,4%.
BNP Paribas n'a pas utilisé, au troisième trimestre 2008, l'amendement à la norme IAS 39 permettant de transférer certains actifs devenus illiquides du portefeuille de transaction vers d'autres portefeuilles.
La réactivité du groupe dans la gestion des coûts, notamment dans les métiers les plus touchés par la crise, conduit à une baisse des frais de gestion de 0,2% ce trimestre par rapport à la même période de l'année précédente, à 4 635 millions d'euros et une diminution encore plus prononcée de 4,5% par rapport au deuxième trimestre 2008. Pour les seuls pôles opérationnels, les frais de gestion sont en baisse de 1,9% par rapport au troisième trimestre 2007.
Le résultat brut d'exploitation du groupe, à 2 979 millions d'euros, est en baisse de 2,2% par rapport au troisième trimestre 2007 et en hausse de 11,8% par rapport au deuxième trimestre 2008. La bonne dynamique commerciale des pôles opérationnels, alliée à leur réactivité dans la gestion des coûts, permet une progression de 9,4% de leur résultat brut d'exploitation.
Le coût du risque progresse très fortement et s'établit à 1 992 millions d'euros avant impôt contre 462 millions d'euros au cours de la même période de l'année précédente. Cette forte hausse résulte principalement de l'impact direct de la crise financière (1 194 millions d'euros). Hors cet impact, le coût du risque s'élève à 798 millions d'euros, en progression de 451 millions d'euros par rapport au troisième trimestre 2007 du fait de la dégradation de l'environnement économique, notamment :
- +172 millions d'euros dans le pôle CIB avec une dotation de 133 millions d'euros au troisième trimestre 2008 contre une reprise de 39 millions au cours de la même période de l'année précédente ;
- +138 millions chez Personal Finance, principalement dans le crédit à la consommation en Espagne et dans les pays d'Europe de l'Est ;
- +69 millions d'euros chez BancWest.
Plus généralement, le groupe bénéficie d'un bon positionnement relatif de ses portefeuilles de crédit dans leurs marchés respectifs grâce à la qualité et la diversité des clientèles d'entreprises, à des crédits immobiliers originés de façon conservatrice dans tous les marchés ainsi qu'à une exposition modérée aux marchés émergents.
A nouveau ce trimestre, tous les pôles contribuent positivement au résultat avant impôt du groupe qui s'établit à 1 143 millions d'euros, contre 2 727 millions d'euros au cours de la même période de l'année précédente.
Pour les neuf premiers mois de 2008, le produit net bancaire du groupe s'établit à 22 526 millions d'euros (-6,6%). Le coefficient d'exploitation, à 62,6%, est en hausse de 4,2 pts par rapport aux neuf premiers mois de 2007. Le résultat net part du groupe s'inscrit à 4 387 ME (-35,6%), portant la rentabilité annualisée des capitaux propres après impôt à 13,1%.
La rentabilité annualisée des fonds propres alloués avant impôt des activités de banque de détail ressort à 29%, celle d'AMS à 32% et celle de CIB à 12%.
Le bénéfice net par action sur neuf mois s'établit à 4,7 E (-36,8%).
TOUS LES POLES OPERATIONNELS MONTRENT UNE BONNE RESISTANCE FACE A L'AGGRAVATION DE LA CRISE
Banque De Détail en France (BDDF)
En dépit de la dégradation de l'environnement, la banque de détail en France bénéficie d'une forte dynamique commerciale lui permettant de gagner des parts de marché. La croissance des encours de crédit (+10,5%) et de dépôts (+9,2%) reste vigoureuse.
Le nombre de comptes à vue de particuliers continue d'augmenter rapidement : +50 000 au cours du troisième trimestre, portant le nombre d'ouvertures sur 9 mois à 150 000. La campagne de réservation du Livret A a démarré le premier octobre. Les encours de crédit immobilier progressent de 7,7% par rapport au troisième trimestre 2007.
Sur la même période, les encours de crédit aux entreprises progressent de 15,1%. Les centres d'affaires continuent de gagner des parts de marché, notamment sur les dépôts et les flux à l'encaissement (cartes, chèques et prélèvements). Les ventes de produits de couverture de taux et de change bénéficient d'une bonne dynamique et les mises en relation avec la Banque Privée sont nombreuses, ce qui atteste de l'efficacité de la stratégie des ventes croisées.
Le produit net bancaire s'établit à 1 465 millions d'euros, en hausse de 1,5%[2] par rapport au troisième trimestre 2007. La décélération par rapport aux trimestres précédents s'explique essentiellement par la forte baisse des commissions financières (-17,9% par rapport au troisième trimestre 2007) dans un contexte très défavorable pour l'épargne financière. Les commissions bancaires progressent de 6,7%. Les revenus d'intérêt sont en hausse de 4,8% grâce à une bonne activité d'intermédiation tant en termes de dépôts que de crédits.
La maîtrise des frais de gestion, stables2 par rapport au troisième trimestre 2007, permet au pôle d'atteindre un effet de ciseaux positif supérieur à un point, en ligne avec l'objectif fixé pour 2008, ainsi qu'une amélioration du coefficient d'exploitation de 1,1 pt, à 69%. Le coût du risque2 reste stable à un niveau très bas (16 pb des actifs pondérés au troisième trimestre) grâce à la bonne qualité du portefeuille d'entreprises et de particuliers.
Après attribution au pôle AMS d'un tiers du résultat de la Banque Privée en France, le résultat trimestriel avant impôt de BDDF, à 385 millions d'euros, est en hausse de 5,5%[3], par rapport au troisième trimestre 2007.
Pour les neuf premiers mois de 2008, le produit net bancaire2 s'établit à 4 499 millions d'euros, en hausse de 2,5% par rapport aux neufs premiers mois de 2007. Le coefficient d'exploitation2, à 66%, est en amélioration de 0,9 pt sur la période.
Le résultat avant impôt, après attribution au pôle AMS d'un tiers du résultat de la Banque Privée en France, s'élève à 1 327 millions d'euros, en hausse de 6,5%3.
BNL banca commerciale (BNL bc)
Le plan industriel continue d'être mis en oeuvre de façon satisfaisante et la dynamique de reconquête de la clientèle se poursuit. Au cours des neuf premiers mois de 2008, l'accroissement net du nombre de comptes à vue de particuliers s'est élevé à +36 800 comptes contre +6 100 au cours de l'ensemble de l'année 2007 et -86 000 en 2006 au moment de l'intégration de BNL dans le groupe BNP Paribas. Les relations avec les entreprises se développent rapidement, non seulement par le crédit, mais aussi par les ventes croisées des services du groupe, notamment à l'exportation.
Grâce aux synergies de revenus réalisées et à la hausse de 15,3% des encours de crédit, le produit net bancaire progresse de 6,3%[4] par rapport au troisième trimestre 2007 malgré un environnement économique moins favorable.
Y compris le programme de rénovation d'agences (réalisé à 28% au 30 septembre 2008), les frais de gestion ne progressent que de 0,9%4 grâce aux synergies de coût, générant un effet de ciseaux positif supérieur à 5 pts, en ligne avec l'objectif fixé pour 2008. Cette bonne performance opérationnelle se traduit par une nouvelle amélioration significative du coefficient d'exploitation de 3,3 pts ainsi que par une progression du résultat brut d'exploitation de 15,8%4 à 278 millions d'euros au troisième trimestre 2008.
Le coût du risque, à 114 millions d'euros, est en hausse modérée de 22 millions d'euros par rapport au troisième trimestre 2007. Il s'établit à 0,79% des actifs pondérés contre 0,74% au cours de la même période de l'année précédente. Conformément aux normes du groupe BNP Paribas, les impayés de plus de 90 jours sont déjà comptabilisés en douteux et provisionnés.
Après attribution d'un tiers du résultat de la Banque Privée en Italie au pôle AMS, le résultat avant impôt de BNL bc s'établit à 164 millions d'euros, en hausse de 12,3% par rapport au troisième trimestre 2007.
Pour les neuf premiers mois de 2008, le produit net bancaire progresse de 6,4%4 et les frais de gestion de 1%4, générant une augmentation du résultat brut d'exploitation de 16,2%4 par rapport à la même période de l'année précédente. Le coût du risque est de 264 millions d'euros, à 63 points de base, stable par rapport à la même période de l'année précédente. Le résultat avant impôt, après attribution d'un tiers du résultat de la Banque Privée en Italie au pôle AMS, s'élève à 528 millions d'euros, en hausse de 15,8%.
International Retail Services (IRS)
Les revenus du pôle IRS augmentent de 8%, par rapport au troisième trimestre 2007 à 2 170 millions d'euros. Les frais de gestion progressent de 10,8% à 1 249 millions d'euros.
La poursuite de la dégradation de l'environnement, notamment aux Etats-Unis et en Espagne, pèse à nouveau ce trimestre sur le coût du risque qui s'établit à 533 millions d'euros contre 304 millions d'euros au cours de la même période de l'année 2007.
Aussi, le résultat avant impôt du pôle IRS s'établit à 451 millions d'euros, en baisse de 32,5% par rapport au troisième trimestre 2007.
BancWest
La forte dynamique commerciale de BancWest est confirmée à nouveau ce trimestre malgré la poursuite de la détérioration de l'environnement économique aux Etats-Unis.
Les revenus du troisième trimestre 2008, en baisse de 13,4% (-5,6% à change constant) sont impactés par une perte exceptionnelle de 87 millions d'euros sur les actions de préférence Freddie Mac et Fannie Mae, détenues par BancWest dans le cadre de son activité de crédit hypothécaire. Cette perte exceptionnelle mise à part, les revenus progressent de 13,4% à change constant par rapport au troisième trimestre 2007 grâce à la bonne progression des encours de crédit et de dépôt (respectivement +13,2% et +7,7% à change constant) et à la poursuite de la hausse de la marge d'intérêt (+17 pb à 3,22%) du fait du redressement de la courbe des taux et de la moindre pression concurrentielle.
Les frais de gestion, à 263 millions d'euros, progressent de 10,2% à change constant.
Le coût du risque, à 121 millions d'euros, est en hausse de 48 millions d'euros par rapport au troisième trimestre 2007. Il inclut une dotation complémentaire de 26 millions d'euros sur le portefeuille d'investissement. Hors cette dotation, il représente 103 pb. L'exposition nette aux titres subprime, Alt-A, CMBS et CDOs correspondants de ce portefeuille est ramenée à moins de 200 millions d'euros.
Le résultat avant impôt s'établit à 50 millions d'euros contre 171 millions d'euros au troisième trimestre 2007.
Réseaux Emergents
Les réseaux dans les marchés émergents dégagent à nouveau une très bonne performance commerciale comme en attestent la forte conquête de clientèle (+25% par rapport au troisième trimestre 2007, portant le nombre de clients à 4,5 millions) et la vigoureuse croissance des dépôts (+27,7%).
Les revenus, à 495 millions d'euros, bénéficient de la bonne diversification géographique des réseaux et progressent de 42,2% par rapport au troisième trimestre 2007. L'ensemble des réseaux du groupe contribue à cette bonne performance : +47% dans le Bassin méditerranéen hors TEB, +29% en Turquie (TEB) et +87% en Ukraine.
Les frais de gestion progressent de 32% sous l'effet de l'inflation accrue dans les pays concernés mais surtout de la poursuite d'une croissance organique vigoureuse : 40 agences ont été ouvertes au cours du trimestre, principalement en Turquie, au Maroc et en Egypte.
Cette très bonne performance opérationnelle permet aux réseaux émergents d'obtenir un coefficient d'exploitation en amélioration de 4,5 pts sur la période, à 58,4%.
Le coût du risque, à 43 millions d'euros, reste à un niveau bas dans un environnement encore épargné par la crise financière au troisième trimestre.
Le résultat d'exploitation progresse de 52,3% à 163 millions d'euros et le résultat avant impôt de 21,6% seulement, à 208 millions d'euros, du fait d'un impact plus faible ce trimestre des éléments hors exploitation.
Personal Finance
Les encours consolidés du métier sont localisés pour leur plus grande part en Europe de l'Ouest (94%) dont 53% en France, 13% en Italie, 14% dans les autres pays d'Europe de l'Ouest et 14% en Espagne. Le poids de l'Europe de l'Est n'est que de 3% et l'exposition au Royaume Uni est négligeable. Le développement du métier reste soutenu, avec des encours en hausse de 15,3% par rapport au troisième trimestre 2007. Cette croissance, alliée au redressement des marges sur la production nouvelle, permet au métier d'enregistrer une hausse de ses revenus de 11,6%.
Dans le cadre de la mise en oeuvre des accords entre Personal Finance et Laser en vue d'optimiser leurs activités européennes, Fidexis a été racheté par Personal Finance Belgium.
Les frais de gestion à 518 millions d'euros, contenus par les programmes de réduction de coûts, progressent de 9,1% et le résultat brut d'exploitation est en hausse de 14,8% du fait d'un effet de ciseaux positif de 2,5 pts.
Le coût du risque s'établit à 330 millions d'euros, soit 236 bp, en hausse de 138 millions par rapport au troisième trimestre 2007. Au-delà de l'effet de la croissance des encours, cette dégradation est due à une détérioration des taux d'impayés du fait de la conjoncture, notamment en Espagne et en Europe centrale (à hauteur de 50 millions d'euros et 14 millions d'euros respectivement), ainsi que, dans une moindre mesure, à un effet périmètre de 9 millions d'euros lié à l'intégration de Jet Finance en Bulgarie.
Le résultat avant impôt, à 137 millions d'euros, est en baisse de 37,2% par rapport au troisième trimestre 2007.
Equipment Solutions
Le métier Equipment Solutions continue de déployer une bonne dynamique commerciale avec, notamment, la progression des activités de leasing dans le secteur mobilier et la hausse de 9,8% du parc des véhicules financés.
Les revenus du métier, à 274 millions d'euros, sont à nouveau impactés par la baisse du prix des véhicules d'occasion. Les frais de gestion, à 179 millions d'euros, progressent de 3,5%. Le coût du risque s'élève à 39 millions d'euros contre 17 millions au troisième trimestre 2007.
Le résultat avant impôt ressort à 56 millions d'euros contre 108 millions d'euros au cours de la même période de l'année précédente.
Pour l'ensemble des neuf premiers mois de 2008, les revenus du pôle IRS sont en hausse de 8,6% à 6 431 millions d'euros par rapport aux neuf premiers mois de l'année 2007. Les frais de gestion progressent de 8,8% et le coefficient d'exploitation est stable à 57,1%. Le résultat brut d'exploitation progresse de 8,3%. Le coût du risque s'élève à 1 387 millions d'euros, en augmentation de 641 millions d'euros par rapport à la même période de l'année précédente dont 127 millions d'euros directement liés à la crise financière chez BancWest. Le résultat avant impôt s'établit à 1 591 millions, en baisse de 18%.
Asset Management and Services (AMS)
Dans un contexte de marché difficile, le pôle AMS confirme son dynamisme commercial et son attractivité.
La collecte nette du trimestre, positive dans tous les métiers, s'établit à +7,4 milliards d'euros. La collecte dans la Banque Privée s'élève à +3,3 milliards d'euros dont +1,0 milliard d'euros en Asie et +2,3 milliards d'euros en Europe, celle de la Gestion d'actifs atteint +3,5 milliards d'euros, essentiellement grâce à la forte collecte dans les OPCVM monétaires bénéficiant de la recherche de sécurité. Cette bonne collecte compense partiellement la baisse des valorisations boursières et permet de maintenir les encours sous gestion à 542 milliards d'euros au 30 septembre 2008, en très légère baisse (-0,7%) par rapport au 30 juin 2008.
Sur neuf mois, la collecte nette s'élève à +11,6 milliards d'euros, reflétant l'attractivité du groupe et la réputation des métiers d'AMS.
Le produit net bancaire, impacté par la baisse de la valorisation des actifs sous gestion
(-8% / 30.09.07) et du nombre de transactions de particuliers ainsi que par la concentration de la collecte sur des produits de court terme, à plus faible valeur ajoutée, s'élève à 1 205 millions d'euros, en baisse de 9,5% par rapport au troisième trimestre 2007. La baisse des frais de gestion de 2,1%, traduit l'adaptation rapide de l'ensemble des métiers à l'évolution des revenus. Ce trimestre, le pôle affiche un coût du risque exceptionnel de 206 millions d'euros dont 169 millions d'euros sont dus à l'exposition sur Lehman Brothers liée à l'activité de financement du métier titres et 35 millions d'euros à des dépôts de Cardif Pinnacle auprès de filiales anglaises de banques islandaises. Le résultat avant impôt s'élève à 134 millions d'euros contre 466 millions au cours de la même période de l'année précédente.
Pour les neuf premiers mois de 2008, les revenus du pôle sont en baisse de seulement 2% par rapport à la même période de l'année précédente et s'établissent à 3 864 millions d'euros. Le coefficient d'exploitation, à 66,4% est en hausse de +3,8 pts. Le résultat avant impôt, à 1 100 millions d'euros est en baisse de 26,8%.
Corporate and Investment Banking (CIB)
En dépit d'une aggravation sans précédent de la crise financière depuis septembre, le pôle réalise une bonne performance opérationnelle ce trimestre.
Au troisième trimestre 2008 les revenus de CIB s'établissent à 2 058 millions d'euros, en progression de 4,6% par rapport au troisième trimestre 2007 et de 11,1% par rapport au deuxième trimestre 2008.
Ce trimestre est caractérisé par une activité clientèle très soutenue dans des marchés d'une turbulence sans précédent depuis début septembre. Les revenus ont bénéficié d'un haut niveau d'activité commerciale, du fait du renforcement de l'attractivité du groupe, mais ont été à nouveau impactés par la crise financière à hauteur de 289 millions d'euros contre 230 millions d'euros au troisième trimestre 2007. Aucun reclassement comptable n'a été effectué au titre de l'amendement à la norme IAS 39.
Dans le métier Actions et Conseil, les revenus s'élèvent à 492 millions d'euros, en baisse de 14% par rapport au troisième trimestre 2007. Ils ont été affectés par la violence sans précédent des mouvements de marché du mois de septembre.
Dans le métier Fixed Income, les revenus s'élèvent à 876 millions d'euros. Ils sont stables par rapport au troisième trimestre 2007. Le métier a enregistré de bonnes performances dans les activités de taux et de change. Néanmoins, il a subi un impact toujours négatif du risque de base sur les activités de crédit.
Les revenus des métiers de financement s'établissent à 690 millions d'euros, en progression de 32% par rapport au troisième trimestre 2007. Le contexte de marché permet au métier de bénéficier de la poursuite du mouvement d'adaptation des conditions. Cette dynamique va de pair avec une maîtrise des fonds propres alloués, en progression de 5,2% par rapport à la même période de 2007, traduisant le maintien d'une politique de risque prudente et sélective.
La flexibilité des frais de gestion du pôle, en baisse de 16,5% par rapport au troisième trimestre 2007 est à nouveau démontrée. Cette flexibilité est principalement liée au mode de calcul des bonus dans les activités de marchés de capitaux, fonction du résultat avant impôt, ainsi qu'à la stabilisation des effectifs depuis plusieurs mois.
Le résultat brut d'exploitation s'élève à 1 069 millions d'euros, en hausse de 36,5% par rapport au troisième trimestre 2007.
Le coût du risque s'élève à 1 032 millions d'euros contre 29 millions au troisième trimestre 2007, car il est amplifié par des évènements exceptionnels à hauteur de 899 millions d'euros :
462 millions d'euros au titre des assureurs monolines déclassés en " débiteurs douteux ",
343 millions d'euros liés au coût de remplacement des contrats avec Lehman Brothers, plus élevé qu'anticipé le 17 septembre du fait des conditions de marché et 83 millions d'euros dus à la faillite des banques islandaises. Hors ces effets, le coût du risque s'élève à 24 pb.
Ainsi, le résultat avant impôt de CIB reste positif malgré des conditions de stress sans précédent sur les marchés et s'établit à 38 millions d'euros, contre 760 millions d'euros au troisième trimestre 2007. Les métiers de financement contribuent à hauteur de 273 millions d'euros à ce résultat.
Pour les neuf premiers mois de 2008, les revenus de CIB s'élèvent à 5 221 millions d'euros, contre 6 797 millions d'euros au cours de la même période de l'année précédente. Les frais de gestion sont en baisse de 16,3% à 3 197 millions d'euros. Le coût du risque est en forte hausse à 1 172 millions d'euros. Le résultat avant impôt s'établit à 879 millions d'euros, contre 3 149 millions d'euros au cours des neuf premiers mois de 2007.
Depuis le début de la crise, le pôle CIB de BNP Paribas a dégagé un résultat avant impôt positif chaque trimestre. Même si les conditions extrêmes de marché ont conduit exceptionnellement à des revenus légèrement négatifs en octobre, le business mix diversifié, l'attractivité renforcée ainsi que des positions de leader dans des activités moins touchées par la crise, confèrent aux revenus du pôle une bonne résilience comparée à celle de ses concurrents.
EXTENSION DU MODELE INTEGRE DE BNP PARIBAS EN EUROPE GRACE A L'ACQUISITION DES ACTIVITES DE FORTIS BELGIQUE ET DE FORTIS LUXEMBOURG
Cette opération1, en pleine cohérence avec la stratégie de BNP Paribas, permet un renforcement des activités de banque de détail avec la création de la première base de dépôts de la zone euro. Elle fait progresser nettement le dispositif européen d'AMS ainsi que les positions de CIB auprès des entreprises et institutions de Belgique et du Luxembourg.
Cette opération a été effectuée dans le respect des stricts critères d'acquisition du groupe. Elle devrait être relutive dès la première année et dégager 500 millions d'euros de synergies par an à partir de 2011. Le risque d'exécution est limité. BNP Paribas réalisera le rapprochement selon ses méthodes habituelles : respect des personnes, reconnaissance de leur professionnalisme, maintien au plus près des clients du lieu des décisions qui les concernent. Le portefeuille de crédits structurés les plus risqués de Fortis est transféré à un SPV, auquel le groupe ne participera qu'à hauteur de 10%.
Le début du rapprochement opérationnel entre BNP Paribas et les activités de Fortis acquises s'effectuera en décembre 20081 à l'issue de l'approbation de l'opération par le Conseil d'administration du groupe. Cette approbation permettra, comme cela a été annoncé, l'acquisition de 54% de Fortis Banque Belgique, payée en titres BNP Paribas (88 millions de titres) et l'acquisition de 100% de Fortis Assurance Belgique dont le paiement sera effectué en numéraire.
La tenue de l'Assemblée Générale Mixte permettra de réaliser la fin des opérations en capital à savoir l'acquisition de 21% supplémentaires de Fortis Banque Belgique et 16% de Fortis Banque Luxembourg, payés en titres BNP Paribas (45 millions de titres).
UNE SOLIDITE FINANCIERE PERMETTANT DE POURSUIVRE LA STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT
Grâce à ses bonnes performances opérationnelles, le groupe enregistre une progression de ses fonds propres Tier 1 de 9,6% depuis le début de l'année, à 40 milliards d'euros. Cette base de fonds propres solide sera encore renforcée dans les prochains mois, sans dilution, par :
- le rapprochement avec Fortis grâce à l'augmentation de capital de 9 milliards d'euros souscrite par les Etats belge et luxembourgeois et la génération d'intérêts minoritaires à hauteur de 6 milliards d'euros ;
- la participation de BNP Paribas à hauteur de 2,55 milliards d'euros au plan de soutien français à la croissance de l'économie, par le biais d'émissions d'hybrides non innovants. Dans ce cadre, BNP Paribas s'est engagé à faire croître de 4% ses concours à l'économie française en 2009.
Au cours des neuf premiers mois de l'année 2008, le groupe a connu une croissance soutenue de ses actifs pondérés (+9,7%) au service de l'économie réelle. Cette dynamique de croissance organique se décline tant dans les métiers de banque de détail (+9,5%[5]), les marchés domestiques étant peu touchés par le " credit crunch " que dans CIB (+8,6%5) du fait de la réintermédiation et du renforcement de l'attractivité du groupe. BNP Paribas est ainsi en mesure d'accompagner ses clients dans le cadre du plan français de soutien à l'économie.
Fonds propres Tier 1 et actifs pondérés croissant au même rythme, le ratio Tier 1 du groupe est stable à 7,6% au 30 septembre 2008. Associé au profil de risque de BNP Paribas, ce ratio assure l'une des meilleures qualités de crédit du secteur comme en attestent le marché (le niveau de " spread " de CDS de BNP Paribas est le plus bas du secteur) ainsi que le régulateur[6].
L'abaissement en fin d'année du plancher réglementaire, fixé en 2008 à 90% des actifs pondérés Bâle 1, devrait augmenter le ratio de 0,3 pt (tel que mesuré au 30 septembre). Enfin l'acquisition de Fortis Belgique et Fortis Luxembourg devrait également apporter environ 0,35 pt supplémentaire.
Le dividende qui sera versé au titre de l'exercice 2008 est du ressort d'une résolution du Conseil d'administration du 18 février 2009. Au 30 septembre 2008, les ratios prudentiels du groupe sont calculés avec l'hypothèse d'un taux de distribution de 40%, identique à celui de 2007.
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En commentant ces résultats, Baudouin Prot, Administrateur Directeur Général, a déclaré :
L'aggravation de la crise financière a lourdement pesé sur la rentabilité du secteur bancaire au cours du trimestre. Grâce à une forte activité commerciale et à l'attractivité accrue de BNP Paribas dans tous ses métiers, le groupe dégage des résultats bénéficiaires dans chaque pôle. La poursuite d'une croissance organique soutenue et l'acquisition des activités belges et luxembourgeoises de Fortis renforcent de manière significative le positionnement européen du groupe.
La bonne résistance du groupe dans la crise, l'attractivité de ses franchises, sa solvabilité lui permettent, dans un environnement qui restera difficile, de continuer à mettre ses métiers au service de l'économie réelle.
[1] Sous réserve de l'autorisation des autorités compétentes
[2] Hors effets PEL/CEL, avec 100% de la Banque Privée en France
[3] Hors effets PEL/CEL
[4] Avec 100% de la Banque Privée en Italie
[5]Croissance des fonds propres alloués Bâle 2 9M08/9M07
[6] " La Banque de France tient à préciser que tous les groupes bancaires concernés présentent actuellement un niveau de fonds propres tout à fait satisfaisant. Ce niveau est conforme ou supérieur à ce qui a été demandé par la Commission Bancaire à chaque établissement en fonction de la nature de ses activités et de son profil de risque ". Banque de France, communiqué de presse du 20 octobre 2008.
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